Si tu peux rester calme alors que, sur ta route,
Un chacun perd la tête, et met le blâme en toi;
Si tu gardes confiance alors que chacun doute,
Mais sans leur en vouloir de leur manque de foi;
Si l’attente, pour toi, ne cause trop grand-peine:
Si, entendant mentir, toi-même tu ne mens,
Ou si, étant haï, tu ignores la haine,
Sans avoir l’air trop bon, ni parler trop sagement;
Si tu rêves, – sans faire des rêves ton pilastre;
Si tu penses, – sans faire de penser toute leçon;
Si tu sais rencontrer Triomphe ou bien Désastre,
Et traiter ces trompeurs de la même façon;
Si tu peux supporter tes vérités bien nettes
Tordues par les coquins pour mieux duper les sots,
Ou voir tout ce qui fut ton but brisé en miettes,
Et te baisser, pour prendre et trier les morceaux;
Si tu peux faire un tas de tous tes gains suprêmes
Et le risquer à pile ou face, – en un seul coup –
Et perdre – et repartir comme à tes débuts mêmes,
Sans murmurer un mot de ta perte au va-tout;
Si tu forces ton coeur, tes nerfs, et ton jarret
A servir à tes fins malgré leur abandon,
Et que tu tiennes bon quand tout vient à l’arrêt,
Hormis la Volonté qui ordonne : << Tiens bon ! >>
Si tu vas dans la foule sans orgueil à tout rompre,
Ou frayes avec les rois sans te croire un héros;
Si l’ami ni l’ennemi ne peuvent te corrompre;
Si tout homme, pour toi, compte, mais nul par trop;
Si tu sais bien remplir chaque minute implacable
De soixante secondes de chemins accomplis,
A toi sera la Terre et son bien délectable,
Et, – bien mieux – tu seras un Homme, mon fils.
Rudyard Kipling
(Traduction de Jules Castier)
Mar 16, 2012 @ 14:53:32
la vraie version :
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un mot te mettre à rebatir,
Sans un geste et sans un soupir
Où perdre en un seul coup le gain de cent parties ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Pourtant lutter et te défendre.
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux, pour exciter les sots
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en restant populaire
Si tu peux rester peuple en conseillant des rois,
Si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi.
Si tu sais observer, méditer et connaitre
Sans jamais devenir septique ou destructeur,
Rêver sans laisser ton rêve devenir ton maitre,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave sans jamais être imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir deux menteurs d’un même front ;
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand les autres la perdront,
Alors les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront a tout jamais tes esclaves soumis
Et ce qui est mieux que les rois et la gloire
Tu seras un homme mon fils.
Rudyard Kipling
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Mar 16, 2012 @ 17:35:16
Si je comprends bien il faut toujours savoir accepter avec sérénité dans la vie.
Bises et bon week end.
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Mar 16, 2012 @ 20:21:36
Je connaissais la version de telavivcat , c’est celle que j’ai apprise .
Bonne soirée
Bisous
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Mar 16, 2012 @ 23:47:24
coucou vous trois !
j’aime bien cette version traduite par Jules Castier, mais pour moi, peu importe, c’est le message qui compte !
belle et douce soirée à vous trois !
mille bises
sourire
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Mar 17, 2012 @ 10:11:36
excellent, je connaissais mais pas avec cette traduction donc je redécouvre le texte, c’est un beau cadeau, merci
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Mar 17, 2012 @ 13:50:47
c’est avec plaisir, Gwen !
belle belle journée à toi !
mille bises
sourire
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Mar 17, 2012 @ 17:47:15
J’aime beaucoup ce texte de Kipling. Du coup cela m’a rappelé un autre texte anonyme celui-là. Je vais tâcher de le retrouver et j’en ferai un post.
Merci.
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