Un peu intrigué mais toujours sur ses gardes, Edgar s’approcha. Line cherchait quelque chose dans le gravier. Elle mit de côté un caillou blanc puis un autre noir.
Cora lui expliqua doucement ce qu’ils allaient faire pendant que Line mélangeait et cachait les deux cailloux sous une feuille morte, loin des yeux d’Edgar et de sa sœur.
« Voilà, quand on n’est pas d’accord, Line et moi, on s’en remet au destin.
– Mais ? Pourquoi s’en remettre au destin ? Vous me dites oui ou vous me dites non, et l’affaire est conclue, ou pas !
– Commence pas à crier comme un chat qu’on écorche, steuplait, c’est pas le moment ! parla fermement Line. C’est prêt, rajouta-t-elle à l’attention de sa sœur.
– La seule chose que tu aies à faire, c’est de me dire quelle feuille tu choisis. Pour ton info, tu tires le noir, c’est Line, le blanc, c’est moi. »
Et dans un bel ensemble bien synchronisé, Line et Cora poussèrent un « Vogue la galère » en se tapant la patte droite puis se tournèrent vers Edgar pour attendre son choix, et donc le verdict de leur destinée.
Edgar fut troublé en entendant les deux minettes. Mais il obtempéra tout en se disant que rien n’était joué quoiqu’il arrive. Il tendit sa patte gauche vers la feuille dorée. Cora vint la soulever et découvrit un beau caillou tout noir. Le sort était jeté, le verdict tombé : c’était Line qui avait gagné !
Tout cela laissait un goût amer à Edgar qui se sentait particulièrement mal à l’aise. Il avait à la fois la sensation d’avoir été utilisé par les jumelles et le sentiment de ne pas avoir été compris, ou en tout cas, pas bien entendu. De plus, voir la belle Cora partir de cette manière-là l’avait touché particulièrement, sans qu’il n’arrive à savoir davantage ce qu’il ressentait exactement. Il avait l’esprit un peu embrumé, à cause de toutes ces émotions qui l’avaient traversé.
Cora marchait d’un pas lent et triste, la queue en balancier à chaque mouvement. Oui, Edgar en était tout peiné. Sans réfléchir, il lui courut après et l’interpella tendrement :
« Cora ? S’il vous plait, ne partez point, pas de cette façon-ci. Je ne peux pas… Je ne veux pas…
– ça ne sert à rien de lutter contre le destin. C’était écrit et c’est toi qui a choisi, c’est comme ça !
– Ce n’est pas ça que je voulais. Pour moi, c’est impensable de vous choisir l’une plus que l’autre. J’ai besoin autant de vous que de votre sœur…
– S’il te plait, commence d’abord par nous tutoyer ! Manifestement, on va passer un peu de temps ensemble, non ? Et puis va donc rejoindre Linette qui t’attend !
– Viens, nous y allons ensemble. Je crois que… Il me semble qu’il faut vraiment que je vous parle, à toutes les deux ! »
Edgar se colla avec tendresse à Cora pour la pousser vers sa sœur. Line était toute étonnée : avait-il fait son choix finalement ? Cora plutôt que Line ?
Mais dans la tête d’Edgar venait de se passer un déclic. Oui, il aimait ses siamoises, plus que jamais, avec beaucoup de tendresse et d’affection. Et c’était avec elles deux qu’il voulait être ! De ça, il n’avait aucun doute. Mais…
à suivre
auteurs : Maître Renard et Mariessourire
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Fév 20, 2016 @ 09:05:56
J’aime beaucoup cette partition à quatre mains !
Bon week – end
Bisous
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Mar 04, 2016 @ 09:41:06
Merci ma belle Gisèle !
Belle belle journée à toi !
Mille bisous
Sourire
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